Déchets de très faible à moyenne activité : des dispositifs variés répondant aux mêmes enjeux de sûreté
État des lieux de la gestion des déchets de très faible à moyenne activité par pays, en fonction de leur situation nucléaire et de l’état d’avancement des solutions mises en œuvre.
Hongrie
- Parc électronucléaire : Centrale de Paks, au sud de Budapest (4 réacteurs), mise en service entre 1982 et 1987. Projet d’extension en cours, mise en service en 2030.
- Organisme de gestion des déchets radioactifs : Public Limited Company for Radioactive Waste Management (PURAM)
Les déchets FMA issus du fonctionnement de la centrale nucléaire sont stockés à proximité, à Bátaapáti, dans un site souterrain aménagé dans une roche cristalline à une profondeur de 250 mètres. Construit en 2012, ce stockage géologique, le National Radioactive Waste Repository (NRWR), a connu des évolutions dans sa conception et dispose d’une capacité de stockage actuelle de 20 000 m3.
À terme, il accueillera également les déchets de démantèlement des installations nucléaires et comprendra six grandes alvéoles de stockage, tout en longueur, desservies par 6 kilomètres de galeries.

©PURAM
Corée du Sud
- Parc électronucléaire : En 2024, le pays compte 26 réacteurs en service répartis sur 4 centrales. 2 réacteurs ont été arrêtés et 4 sont en projet.
- Organisme de gestion des déchets radioactifs : Korea Radioactive Waste Agency (KORAD)
Depuis 2015, les déchets de faible et moyenne activité (FMA) sont pris en charge dans le centre de stockage Wolseong Low and Intermediate Level Radioactive Waste Disposal Centre (WLDC), situé à Gyeongju, dans le sud-est du pays. Une première zone de stockage a été construite à une profondeur de 150 à 200 mètres. Elle comprend six silos creusés dans la roche. Les colis de déchets sont placés dans des conteneurs de stockage empilés les uns sur les autres à l’intérieur de ces silos.
Depuis 2024, une deuxième tranche en surface pour les déchets FMA est en cours de construction, sur le modèle du Centre de stockage de l’Andra dans l’Aube. Le chantier devrait se terminer fin 2025. Une troisième tranche, toujours en surface, destinée aux déchets de très faible activité, est en cours de conception.

©KORAD

©KORAD
Espagne
- Parc électronucléaire : 7 réacteurs en service répartis dans 5 centrales, dont les fermetures sont programmées entre 2027 et 2035.
- Organisme de gestion des déchets radioactifs : Empresa Nacional de Residuos Radiactivos (Enresa)
Ouvert en 1992, comme le Centre de stockage de l’Andra dans l’Aube, le centre de stockage en surface espagnol d’El Cabril, en Andalousie, accueille les déchets radioactifs de faible et moyenne activité (FMA) provenant des installations nucléaires du pays, mais également issus d’autres activités, industrielles, médicales ou de recherche. Début 2024, 36 148 m3 de déchets étaient stockés, soit un taux d’occupation d’environ 83 %. Avec le démantèlement à venir des installations nucléaires, un espace de stockage supplémentaire sera nécessaire vers fin 2028. S’ils sont autorisés, les travaux d’agrandissement permettraient de doubler la capacité de stockage des déchets FMA sur le site.
Depuis 2008, El Cabril dispose également d’une zone supplémentaire pour la prise en charge des déchets de très faible activité (TFA) et est équipée d’installations de traitement des déchets afin d’en réduire le volume.

©Enresa

©Enresa
Belgique
- Parc électronucléaire : 5 réacteurs nucléaires en service répartis sur 2 centrales, Doel et Tihange. 2 réacteurs arrêtés. La loi de sortie du nucléaire votée en 2003 prévoit l’arrêt de tous les réacteurs d’ici à fin 2025, sauf 2 prolongés de 10 ans.
- Organisme de gestion des déchets : Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (Ondraf)
En 2023, un arrêt royal a autorisé la création d’un stockage en surface à Dessel, dans la province d’Anvers, pour les déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (catégorie A en Belgique). L’installation est conçue pour un volume d’environ 70 500 m³ de déchets. Les déchets seront stockés dans des ouvrages en béton armé. Leur construction, commencée en 2024, se déroule en deux phases, correspondant à deux zones de stockage.
Un centre de visiteurs et de rencontres interactif, Tabloo, est déjà ouvert sur le site. Il propose une exposition interactive, ouverte à tous, sur le thème de la radioactivité.

©Ondraf
Allemagne
- Parc électronucléaire : en 2023, l’Allemagne a mis à l’arrêt les 3 derniers réacteurs de son parc qui en comptait 17 au début des années 2010.
- Organisme de gestion des déchets radioactifs : Bundesgesellschaft für Endlagerung (BGE)
Historiquement, les déchets de faible et moyenne activité (FMA) allemands ont été stockés dans des installations souterraines et sont aujourd’hui entreposés provisoirement sur ou à proximité des centrales nucléaires.
De 1967 à 1978, environ 47 000 m3 de déchets de faible et moyenne activité (FMA) ont été stockés à plus de 700 mètres de profondeur dans des galeries de l’ancienne mine de sel d’Asse (Basse-Saxe). Deux tiers de ces déchets étaient issus de la filière électronucléaire, le reste provenant d’activités industrielles, de recherche et de santé. L’instabilité de la mine et des problèmes d’étanchéité ont contraint les autorités à stopper son exploitation, la sûreté n’étant pas suffisamment garantie. Une loi a été ensuite adoptée pour que les déchets soient récupérés et l’installation démantelée. Par ailleurs, de 1971 à 1998, 37 000 m3 de déchets FMA ont été stockés dans l’ancienne mine de sel de Morsleben (Saxe-Anhalt), à 480 mètres de profondeur. Ce stockage est entré en phase de fermeture.
Au regard des déchets FMA encore à stocker définitivement, le gouvernement a choisi, en 2019, le site de l’ancienne mine de fer de Konrad en Basse-Saxe pour les stocker. L’installation d’une capacité de 303 000 m3 devrait être opérationnelle en 2030.

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Émirats Arabes Unis
- Parc électronucléaire : une centrale de 4 réacteurs, dont le dernier est entré en service en septembre 2024
- Organisme de gestion des déchets : Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC)
Avant même la fin des opérations de construction de la centrale nucléaire de Barakah, à l’ouest du pays, les Émirats arabes unis se sont dotés d’un programme de gestion de leurs futurs déchets radioactifs. Ce dernier fait l’objet d’un accord de coopération signé en 2019 entre l’ENEC et l’Andra.
Les déchets de faible et moyenne activité générés par le fonctionnement et la maintenance de la centrale de Barakah seront stockés en surface, dans une installation similaire à celle du centre de stockage de l’Andra dans l’Aube, sur un site dont l’emplacement exact reste à définir.


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