Etudier et concevoir des solutions pour les déchets les plus radioactifs
Une partie des déchets ne dispose pas encore de centre de stockage, comme ceux issus du retraitement du combustible usé des centrales nucléaires. L’Andra travaille notamment sur Cigéo, le projet de stockage géologique pour les déchets les plus radioactifs.
Les déchets les plus radioactifs et à vie longue sont conditionnés et entreposés directement sur leur site de production (EDF, CEA et Orano), dans l’attente d’une solution de stockage définitive.
La France a fait le choix du stockage géologique en grande profondeur. La raison ? Le milieu géologique choisi – la roche argileuse du Collovo-Oxfordien – sert de barrière naturelle pour les isoler sur de très longues périodes.
Un laboratoire souterrain pour des tests grandeur nature (mais sans déchets !)
Implanté depuis 2000 au Centre de Meuse/Haute-Marne (CMHM), le Laboratoire souterrain est situé à 490 mètres de profondeur. Cet outil de recherche unique dispose de plus de 2 km de galeries souterraines pour tester différents concepts et techniques afin de préparer la réalisation de Cigéo.
C’est à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne que s’implantera la future installation Cigéo (Centre industriel de stockage géologique). S'il est autorisé, le site de stockage se situera à 490 mètres sous terre. Il est conçu pour accueillir 83 000 m3 de déchets de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL).
Les colis seront placés dans des galeries souterraines au sein d’une couche d’argile stable et très peu perméable. Objectif : les isoler de l’Homme et l’environnement sur le très long terme en les confinant et en retenant le plus longtemps possible la migration des substances radioactives.
En 2023, l’Agence a déposé la demande d’autorisation de création du Cigéo. L’instruction est en cours pour au moins trois ans. Les premiers
travaux de construction pourraient débuter vers 2027, pour une mise en service dans les années 2035-2040. Les générations futures conserveront leur capacité de choix sur l’évolution du stockage pendant au moins 100 ans, dans le cadre de ce qu'on appelle la réversibilité. C’est pourquoi, durant cette période, l’installation se déploiera progressivement, sera adaptable et garantira la récupérabilité des colis.
François Leveau, ingénieur Maitrise d'oeuvre scientifique
« Mon rôle consiste à trouver l’équilibre entre les besoins des scientifiques et les contraintes du Laboratoire souterrain afin que les expérimentations se fassent dans les meilleures conditions. J'ai la chance de travailler dans une infrastructure souterraine totalement exceptionnelle. Il y a toujours de nouveaux défis à relever. »
Et pour les déchets FA-VL ?
Pour les déchets à faible activité et vie longue (FA-VL), l’Andra étudie plusieurs solutions de gestion. L’une des options possibles ? La création d’un centre de stockage à faible profondeur sur la communauté de communes de Vendeuvre-Soulaines, dans l’Aube. D'autres pistes complémentaires sont également regardées. L'ensemble des scénarios envisageables feront l'objet d'un rapport qui sera remis avant la fin de l'année 2023.