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Les enseignements de l’Inventaire national 2023

Que retenir de l’Inventaire national ? Le décryptage de Philippe Loreaux, responsable de l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs à l’Andra. 

Philippe Loreaux

« Cette nouvelle édition de l’Inventaire national montre qu’aujourd’hui comme demain la filière de gestion des déchets est résiliente et en capacité de s’adapter à différents choix de politique énergétique : développement d’EPR ou de réacteurs à neutrons rapides, prolongement de la durée de vie des centrales, ou au contraire arrêt d’installations.… Quelle que soit l’orientation retenue, nos scénarios prospectifs montrent que nous sommes en mesure d’y répondre et nous donnent les moyens d’anticiper les mesures et décisions à prendre, pour ne pas avoir à gérer dans l’urgence », résume Philippe Loreaux.

Ce qui ne change pas

Déchets radioactifs en attente d’expédition

« Cette nouvelle édition présente une situation sans surprise, qui correspond à ce qui était anticipé : les évolutions des stocks de matières radioactives reflètent avant tout une année de fonctionnement du parc électronucléaire ; les volumes de déchets cumulés sur le territoire représentaient, fin 2021, 1 760 000 m3, avec une augmentation constante conforme aux prévisions », relève Philippe Loreaux. 

Au 31 décembre 2021, plus de 90 % de ce volume est constitué par les déchets les moins radioactifs (Très faible activité - TFA -  et Faible et moyenne activité à vie courte - FMA-VC -), pour lesquels l’Andra dispose d’une solution de stockage. À l’autre bout du spectre, les déchets de haute activité (HA), qui ne représentent que 0,2 % du stock, concentrent cependant 97 % de la radioactivité totale de l’ensemble des déchets présents sur notre sol. La majorité des déchets radioactifs proviennent de l’industrie électronucléaire et des activités de recherche associées. Là encore, la situation est comparable à celle des éditions précédentes.

Ce qui change

Contrôle radiologique de déchets TFA

Nouveauté de cette édition : elle s’accompagne de la publication, en ligne et en version papier, d’un catalogue descriptif des matières radioactives qui vient s’ajouter au catalogue des familles de déchets. Comme pour ces derniers, les matières sont accompagnées de leurs localisations, de leurs détenteurs, de leurs quantités, de leurs évolutions ainsi que des prévisions en 2030 et 2040. Avec cette nouvelle édition, l’Inventaire présente pour la première fois une carte des entreposages et des stockages de matières et déchets radioactifs.

Quant aux scénarios prospectifs, ils ont évolué pour prendre en compte les orientations de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE2) 2019-2028 adoptée en avril 2020 et le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) 2022-2026.

Afin d’apporter un éclairage complet sur les enjeux des filières de gestion des déchets radioactifs, l’Inventaire national intègre également un volet « Perspectives ». Cette partie présente les résultats d’études réalisées par l’Andra sur le volume des déchets radioactifs générés par le potentiel déploiement de six nouveaux réacteurs EPR2 ou le prolongement de l’exploitation de réacteurs existants.

 

Retrouvez notre dossier complet - Inventaire national : les matières et déchets radioactifs à la loupe