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Passeurs de mémoire (interview du groupe de Meuse/Haute-Marne)

Depuis 2011, un « groupe mémoire » a été créé pour chaque site de l’Andra afin de réfléchir aux moyens de transmettre la mémoire des centres de stockage aux générations futures. De la réalisation d’une œuvre participative à la création d’une BD, les membres du groupe du Centre de l’Andra en Meuse/Haute-Marne s’emploient à créer des outils pédagogiques pour construire cette mémoire au présent. Tiphanie Prunaux y participe depuis plus de six ans. Témoignage.

Depuis quand et pourquoi vous êtes-vous engagée dans le groupe mémoire de Meuse/Haute-Marne ?

Tiphanie Prunaux

J’ai intégré le groupe en 2014. Quand j’ai appris son existence au hasard d’une rencontre, c’est le sujet de la mémoire qui m’a intéressé et intrigué. J’ai fait des études d’Histoire et je trouvais l’approche vraiment originale. Il s’agissait d’une mémoire à construire, et non d’une mémoire passée, à comprendre et à analyser à travers les témoignages, autres écrits ou les monuments. C’est assez intriguant de se mettre dans une posture un peu futuriste quand on parle de mémoire. 

 

Voilà près de 10 ans que votre groupe existe : pouvez-vous nous rappeler ses missions ? 

Sa mission est d’abord citoyenne : informer la population et préserver la mémoire du site. Ainsi, la question qui nous anime au quotidien c’est de savoir comment la transmettre aux générations futures de façon pédagogique. Nous créons donc des outils pour garder la mémoire du site, à utiliser tout de suite. 

Réunion du groupe mémoire

C’est aussi un moyen de sensibiliser les jeunes à la conservation de la mémoire à une époque où le numérique nous envahit et plaide pour l’instantané. Il ne s’agit pas de dire quoi penser, mais de transmettre l’existant pour faire que les générations qui arrivent aient tout en main pour agir, passer le relais, voire faire autrement. 

 

Qui compose votre groupe ? Quels sont les profils (métiers, genres, âges…) ? 

Nous sommes le plus souvent sept ou huit lors de nos réunions. Il y a des trentenaires avec des métiers différents : une coiffeuse, une personne travaillant dans le tourisme, un gendarme ou encore moi, institutrice en école primaire. Et d’autres sont à la retraite. Notre groupe est donc assez hétérogène. Et nous sommes aiguillés par le personnel de l’Andra qui nous aide à réaliser nos idées… et à ne pas partir dans tous les sens !

« Il ne s’agit pas de dire quoi penser, mais de transmettre l’existant pour faire que les générations qui arrivent aient tout en main pour agir, passer le relais, voire faire autrement. »

Pendant ces années, vous avez réalisé de nombreux projets. De quelle(s) réalisation(s) êtes-vous la plus fière ?

BD, La Mémoire oubliée

Deux réalisations m’ont particulièrement marquée. La première, c’est la création d’une BD, La Mémoire oubliée. Au-delà du choix de ce support ludique pour transmettre la mémoire, la phase de conception a été passionnante. Pendant plus d’un an, nous avons travaillé main dans la main avec un dessinateur et un scénariste. Toute la trame narrative vient de nous et nous avons validé le style du dessin, les décors. 

En 2017, à l’occasion de la Fête de la science, nous avons également réalisé une œuvre mémorielle avec la participation du public, appelée « Devoir de mémoire ». Sur ce tableau, chaque visiteur était invité à laisser son empreinte de telle sorte qu’à la fin, en s’éloignant pour le regarder, se dessinent deux mains qui se passent un relais. J’ai beaucoup aimé ce projet car il s’est avéré être un superbe outil de discussion et de transmission. 

 

Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?

Notre objectif à présent est d’utiliser la BD que nous avons créée et publiée en 2019. À nous d’imaginer des actions pour la présenter à un large public, attirer les familles et surtout, en parler. 

 

Lire la BD, La Mémoire oubliée