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2 projections Andra organisées dans le cadre du festival "Court en Scène"

Près de 100 personnes ont assisté aux deux séances de courts métrages proposées, le 9 mars à l’Espace Didier Bienaimé de La Chapelle-Saint-Luc et le 10 mars à la salle polyvalente de Radonvilliers, par l’Andra, dans le cadre de son partenariat avec le festival international du court métrage « Court en scène », qui s’est déroulé du 7 au 13 mars 2022 dans l’Aube.

Les deux projections organisées par l’Agence avaient pour thématique la « Mémoire du temps ». 

Ce sujet n’a pas été choisi par hasard. Il est en effet en lien avec le travail de mémoire que l’Agence mène pour conserver et transmettre la mémoire de ces centres de stockage aux futures générations.  
A l’occasion de ces deux séances, les spectateurs ont pu visionner 6 courts métrages aux formats variés abordant chacun à leur manière les problématiques liées notamment à la mémoire, au temps qui passe, au devoir de se souvenir. 
Parmi ces courts métrages, « Pierre et le Tigre » de Bérenger Thouin, et « la solution radiochat » de Benjamin Huguet, réalisés dans le cadre du concours cinématographique « Regards sur les déchets radioactifs », initié par l’Andra, ont été projetés 

Le public a aussi apprécié l’approche émotionnelle de « Mémorable » de Bruno Collet traitant de la perte de mémoire et « Tweet-Tweet » de Zhanna Berkmanbetova où l’auteur dépeint la fragilité de la vie avec subtilité. 
Plus engageant, les spectateurs ont découvert « Thermostat 6 », de Maya Av-Ron, Mylène Cominotti, Marion Coudret et Sixtine Dano, qui traduit les difficultés de continuer à vivre alors que notre planète prend, littéralement, l’eau.
Enfin avec beaucoup d’humour, la salle a découvert en avant-première « Erratum », un court métrage de Guilio Callegari, qui a remporté le prix du public 2022 au cours de la compétition officielle de cette édition du festival.

Jean-Michel Pouzin - ©SimonPanay

A l’issue de la projection à La Chapelle-Saint-Luc, les échanges autour de la « mémoire du temps » se sont poursuivis entre les spectateurs et Jean-Michel Pouzin, professeur de philosophie à Troyes, qui a partagé avec eux son approche sur cette thématique.


Extrait de l’intervention de Jean-Michel Pouzin à la suite des courts métrages du 9 mars 2022 - ©Jean-Michel Pouzin


« Si donc la mémoire se présuppose toujours elle-même, si elle ne peut jamais être tirée de la matière, dit Bergson dans « Matière et mémoire », il faut absolument l’entretenir ! Autrement dit, comment se souvenir qu'on doit se souvenir ? Si nous avions le temps, nous pourrions expliquer avec Bergson que la vraie mémoire repose sur une conception du temps qui n’est pas la conception commune du temps. Cette conception est celle du court-métrage « Tweet tweet ». Le temps y est une ligne ou un fleuve, et la mémoire y est un fil. Or, le vrai temps, que Bergson appelle durée, n’a rien de spatial. Il est la vraie succession, l’« imprévisible nouveauté » du temps vécu. Comment la mémoire qualitative, non spatiale, peut-elle être entretenue par la mémoire quantitative, celle des calendriers et mémentos, réduite à de l’espace parcouru ? 
Le court-métrage « Solution radiochat » répond : par la narration, la commémoration. En effet, tout souvenir est en puissance le récit de ce qui s'est passé. Il faut par conséquent, dit Paolo Fabbri, faire appel à toute la culture, surtout aux arts, pour entretenir ce récit. Car dans 300 ou 400 ans, la langue aura bougé, les mœurs auront changé, l'oubli aura fait un tri. Et les générations futures risquent la même mésaventure que l'archéologue d’ « Erratum », cet oubli qui serait aux vestiges ce que la prosopagnosie est aux visages. » 

 


Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Jean-Michel Pouzin à la suite des courts métrages du 9 mars 2022 - ©Jean-Michel Pouzin

Le public présent à la séance de Radonvilliers, a quant à lui été invité à partager  son ressenti à la suite des projections.
 

Remise du Prix des Lycéens par l'Andra - ©SimonPanay

Le Festival s’est poursuivi le weekend dernier avec la compétition officielle où 30 films étaient en lice pour 9 prix décernés.

L’Andra a eu l’honneur de remettre le Prix des lycéens. En effet, en parallèle du jury professionnel, un jury, composé de 4 élèves du lycée Gaston-Bachelard de Bar-sur Aube en option audiovisuel, a également attribué un prix à un court métrage de son choix. Les lycéens ont souhaité récompenser « Ca passe » de Yassine Lassar Ramdani, Ming Fai Sham Lourenço, Elsie Olarewaju Otinwa, Florence Fauquet, Éloïse Monmirel, Ismaïl Alaoui Fdili et Laïlani Ridjali, de l’École Kourtrajmé.
Un véritable coup de cœur pour Amaury, un des lycéens du jury : «  Il réunit tout ce que l’on espérait : un très bon jeu d’acteur, deux ambiances – la cité et l’Opéra – qui se rencontrent, se découvrent, s’opposent et se mélangent, et une réalisation qui nous a impressionnés. »

Le film est à découvrir sur la plateforme de l’Opéra Garnier : https://youtu.be/4Utb2Cxo1Hs

Pour connaître, le palmarès 2022 de la 6e édition du festival, n’hésitez pas à consulter le site : https://www.courtenscene.com/